Marché de l'immobilier. Caricature du 13/08/2023 dans CTXT
Les différents gouvernements ont beau vous dire qu'ils font de petites choses pour résoudre l'éternel problème du logement, aucun de ceux qui se disent sociaux-démocrates ne songe à s'opposer réellement aux différentes mafias de la brique, de la médiation et des crédits qui façonnent ce qu'ils appellent le "marché" de l'immobilier.
La construction et la promotion de logements sociaux n'est qu'une promesse que l'on traîne de campagne en campagne. Pendant ce temps, une chose aussi fondamentale que le logement continue d'être autorisée à rester un"bien marchand". Un produit de plus dans le catalogue. Telle est l'approche de l'ultra-capitaliste moyen : si vous ne pouvez pas vous payer un toit, allez vous faire foutre.
Et ne pensez même pas à suggérer des changements structurels et profonds au "droit de disposer d'un logement décent" ambigu et vide de l'article 47 de notre Constitution, car vous serez traité de dangereux communiste, c'est le moins qu'on puisse dire.
J'attends toujours un gouvernement qui mette enfin fin à ce "marché" immobilier de merde basé sur la cupidité et la spéculation qui ne fait qu'engendrer la pauvreté et l'exclusion et qui fasse du logement ce qu'il devrait être, un véritable droit universel auquel chacun peut accéder sans avoir à dépenser plus de la moitié de sa vie, de sa santé et de son salaire correspondant presque en totalité.
Au diable le "marché" de l'immobilier. Il est intervenu, il est interdit, il est suspendu tant qu'il y a une seule personne qui n'a pas les moyens de se loger décemment.
Depuis 2013, l'Observatoire de l'émancipation du Conseil général de la jeunesse d'Espagne(CJE) produit un rapport sociologique analysant l'emploi et le logement des jeunes. Le rapport pour le second semestre 2022 est dévastateur.
Les jeunes s'émancipent à 30,3 ans en moyenne en Espagne, le chiffre le plus élevé de ces vingt dernières années. Pour se loger seul, un jeune devrait dépenser 83,7 % de son salaire annuel net et, comme si cela ne suffisait pas, un jeune de moins de 30 ans sur cinq ayant un emploi est en situation de pauvreté ou en risque d'exclusion sociale.
Extrait du rapport :
pourquoi est-il presque impossible de s'émanciper en Espagne ?
En Espagne, il ne suffit pas d'avoir un emploi pour pouvoir se loger. Bien que le salaire moyen d'un jeune ait augmenté de 4,6 % pour atteindre 13 079,19 euros nets par an (ou 1 089,93 euros nets par mois), le prix des logements locatifs a augmenté de 7,55 %. Ainsi, le loyer moyen d'une maison s'élève à 912 euros. Un jeune devrait y consacrer 83,7 % de son salaire. Ajouté aux 141 euros que coûtent en moyenne les fournitures et services du logement (tels que l'eau, l'électricité, le gaz, etc.), cela représenterait 1 053 euros par mois, soit 96,6 euros de son salaire. En d'autres termes, il ne leur resterait que 36,93 euros pour se nourrir, s'habiller et se divertir, ce qui est tout à fait inabordable.
Une personne de moins de 30 ans sur cinq ayant un emploi était en situation de pauvreté ou en risque d'exclusion sociale. Ce phénomène, celui des jeunes qui restent pauvres, même s'ils travaillent, devrait être l'une des priorités de la classe politique, car l'impossibilité d'accéder à des conditions qui leur permettent de vivre de manière digne et indépendante n'entraîne pas seulement des problèmes matériels pour les jeunes, mais affecte également leur santé mentale.
Si nous examinons les différentes communautés, nous constatons qu'un jeune des îles Canaries doit consacrer 99,4 % de son salaire au paiement de son loyer.
Selon les données de l' INE, les loyers sont encore 2,1 % plus chers qu'il y a un an, le niveau le plus élevé depuis 2009.
Si la location est un gâchis, l'achat n'est pas mieux non plus. Pour l'instant, les réformes sur la location ne donnent pas de bons résultats. Nous ne savons pas quelles seront les données en 2023 lorsqu'elles seront analysées avec la loi 12/2023, du 24 mai, "pour le droit au logement", qui a été publiée au BOE en mai, mais pour l'instant, le prix est toujours seul. Il a augmenté de plus de 10 % dans une dizaine de capitales.
Les logements d'occasion ont augmenté de 7n par an, plaçant le mètre carré au-dessus de 2000 euros, c'est ce que disent les entreprises des parasites spéculatifs qui se consacrent à ce "marché" (sur la base de leurs propres évaluations) et que les médias publient avec joie en nous invitant à acheter parce qu'il s'agit à nouveau d'un "investissement" toujours à la hausse.
Entre eux, la bulle éclate à nouveau et tout recommence.
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