Traduction de la caricature:"Pourquoi avez-vous peur ? Poonawalla, le propriétaire de Serum, a déclaré que ce vaccin ne contient que de l'eau et que personne ne meurt des effets secondaires de l'eau". - Adar Poonawalla est le directeur général de l'Institut Serum en Inde, qui a repris la responsabilité de la fabrication du vaccin COVID-19.
Le caricaturiste indien Hemant Malviya est détenu pour une caricature depuis la fin du mois de mai. Sa demande de libération sous caution a été rejetée par la chambre du juge Subodh Abhyankar à Indore.
M. Malviya a été arrêté après avoir publié sur Facebook une caricature représentant un membre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), une organisation paramilitaire ultranationaliste hindoue, et le Premier ministre Narendra Modi. Il a été arrêté par la police à la suite d'une plainte déposée par l'avocat et militant du RSS Vinay Joshi. Son compte Facebook aurait été suspendu et on ne sait pas si Facebook l'a fermé temporairement en réponse à une plainte, car le message semble maintenant indiquer que l'auteur l'a restreint.
Selon les médias locaux, Hemant Malviya a été inculpé en vertu des articles 196, 299, 302, 352 et 353(3) du Bharatiya Nyaya Sanhita - le code pénal indien qui est entré en vigueur le 1er juillet 2024 - pour des actes qui auraient"troublé l'harmonie communautaire et les sentiments religieux". Il aurait également été inculpé en vertu de l'article 67A de la loi de 2000 sur les technologies de l'information pour"partage électronique de contenus décrivant des actes sexuellement explicites".
Interprétation fantaisiste de la loi, déjà rétrograde en soi. Le fait de vacciner une personne s'avère maintenant être un"acte sexuel explicite". Soit la caricature mentionnée dans la plainte n'est pas celle citée dans les médias, soit j'ai raté quelque chose. Quoi qu'il en soit, cela montre qu'en Inde, on peut être emprisonné pour avoir dessiné n'importe quoi.
D'après ce que j'ai compris, selon certaines sources, il y a plusieurs caricatures pour lesquelles il a été arrêté et dans certaines d'entre elles, l'auteur dessine ou fait référence au dieu Shiva, l'une des principales divinités de l'hindouisme.
Le 3 juillet, la Madhya High Court a rejeté sa demande de libération sous caution, estimant que le représentant du RSS et le ministre en chef étaient représentés"de manière indigne" et que l'acte du caricaturiste était"délibéré et malveillant et visait à offenser les sentiments religieux du pétitionnaire et du grand public en insultant leur religion, ce qui est préjudiciable au maintien de l'harmonie dans la société".
Le représentant de l'État a fait valoir qu'au nom de la liberté d'expression, il ne pouvait s'autoriser à dessiner une caricature représentant le RSS et le Premier ministre d'une manière "offensante et dégradante".
Dans un environnement de plus en plus restrictif pour la liberté d'expression et l'instrumentalisation croissante de la religion, l'avocat du caricaturiste a fait valoir en vain que son œuvre était essentiellement satirique et que sa garde à vue violait les lignes directrices de la Cour suprême sur la détention arbitraire. L'avocat du caricaturiste a également fait valoir que le caricaturiste n'avait fait que dessiner et qu'il n'était pas responsable des commentaires que son œuvre satirique publiée sur Facebook avait suscités.
En fait, on lui a même attribué la paternité de différents commentaires que d'autres personnes avaient ajoutés à la caricature originale, car l'image avait son propre petit effet de mème et plusieurs lecteurs, et/ou l'auteur, ont également modifié l' image en y ajoutant des textes différents.
Sources consultées :
L'humour en difficulté, un recueil de cas
Des cas de dessinateurs qui ont eu des problèmes plus ou moins importants à cause de leurs dessins ou illustrations satiriques. Il y a aussi des histoires d'autres personnes qui, sans être des dessinateurs, ont eu des ennuis pour les avoir partagées.
