La Maison Royale en difficulté. Caricature du 06/07/2025 dans CTXT. Sur l'image, le cochon de Felipe.
"Felipe VI gèle son salaire et fait des économies pour la maison royale en raison de l'absence de budget". C'est ce titre, avec quelques variantes, qui a donné lieu la semaine dernière à de nombreuses plaisanteries.
Il va sans dire que ces titres, évidemment pour le spectacle, sont une pratique éculée que les médias, pour beaucoup d'entre eux, ont continué à pratiquer afin d'écrire de nombreuses hagiographies des Bourbons.
Cet héritage trouve son origine dans les temps de la peur, où la moindre critique de la monarchie ou de son entourage était considérée comme une trahison, mais ces journalistes courtisans, qui continuent à entretenir le même style bouclier de la Chaîne de Presse du Mouvement, le font désormais avec délectation et "volontairement", selon la sacro-sainte ligne éditoriale.
La mission est la même que par le passé : glorifier tous les membres de la maison royale, comme ils l'ont fait auparavant avec le dictateur meurtrier qui a placé Juan Carlos après avoir prêté serment d'allégeance et de loyauté aux principes du Mouvement national.
Mais laissons les anecdotes et entrons dans le vif du sujet. Felipito, dit-on, a dû "retirer" ses économies. L'emploi du verbe n'est pas innocent, rien ne l'est dans un tel titre. Le recours à ce verbe particulier est une manière détournée de glisser l'idée que la famille royale est une famille comme les autres, aussi humble que la vôtre ou celle de votre voisin.
Nous connaissons bien les campagnes visant à nous convaincre du caractère populaire des Bourbons. Vous savez, ils brisent le protocole pour saluer un vassal anonyme, ou se promènent parmi la plèbe en mangeant une glace comme n'importe quel autre terrien.
Eh bien, ces excès sont terminés. Ils doivent maintenant resserrer leur ceinture de capitaine général, car l'argent qu'ils avaient économisé pour s'offrir un caprice sur AliExpress est désormais nécessaire pour acheter des pommes de terre au moins une fois par mois afin de payer la facture d'électricité.
Il n'est pas facile d'entretenir une maison avec un peu moins de 10 millions d'euros. Si l'on ajoute à cela que Felipe a un salaire de misère de 277 000 euros par an pour porter le poids du pays sur ses épaules 24 heures sur 24, et que Letizia parvient à peine à grappiller 152 539 euros par an, en cumulant divers petits boulots de fausse indépendante, les choses se compliquent singulièrement.
Dans le catalogue résultant de la décomposition du terme"pauvreté", l'incorporation d'un nouveau terme, la pauvreté majestueuse, est déjà envisagée.
