Le caricaturiste croate Nik Titanik, poursuivi pour diffamation, gagne son procès

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Cette information est rapportée dans Cartooning for Peace. Si le plaignant ne fait pas appel du jugement, celui-ci mettrait fin à une affaire judiciaire qui a débuté en 2023, lorsque Krešimir Antolić, ancien entraîneur du club de football GNK Dinamo, a porté plainte pour diffamation contre le caricaturiste Nikole Plečka, qui signe de son nom Nik Titanik (Zagreb, 1974), pour trois caricatures publiées dans le supplément sportif du journal 24sata en mars 2020. Krešimir Antolić a également poursuivi le journal et a gagné en première instance, mais le journal a fait appel.

Le lundi 16 juin, le président du tribunal pénal municipal de Zagreb a jugé qu'il n'y avait pas d'illégalité ou d'infraction pénale dans l'affaire opposant le caricaturiste Nik Titanik à Krešimir Antolić, qui avait poursuivi le caricaturiste pour insultes en rapport avec des caricatures que le demansandeur considérait comme diffamatoires.

La Cour a appliqué l'article 148a du code pénal, qui exclut toute infraction si l'auteur a commis l'acte dans le cadre"d'un travail scientifique, professionnel, littéraire, artistique ou d'information publique, dans l'exercice de fonctions prescrites par la loi, dans le cadre d'une activité politique ou d'une autre activité publique ou sociale, dans le cadre d'un travail journalistique ou pour la défense d'un droit, et s'il l'a fait dans l'intérêt public ou pour d'autres raisons justifiées".

Après plus d'un an et demi de procédure et plusieurs reports d'audience, ce verdict affirme avec force le rôle de la libre critique des caricatures dans l'intérêt public, garanti par la liberté d'expression.

Au cours du procès, Nik Titanik et son avocat ont défendu le rôle des dessins de presse et des caricatures en tant que puissants outils de critique publique. Le dessinateur a expliqué qu'il avait caricaturé le plaignant comme une figure d'intérêt public, tout en soulignant que, par définition, les caricatures exagèrent et provoquent.

Il a fait valoir que les caricatures constituaient une critique satirique admissible d'une personnalité publique. Les caricatures contestées représentent le jugement de valeur du caricaturiste basé sur des déclarations qui ont également été rapportées dans d'autres médias à l'époque. Nombre de ces faits ont même été confirmés par le requérant lui-même, comme son arrivée au Dinamo en provenance de la police, le recrutement de Mamić en tant que conseiller après sa fuite en Bosnie et sa participation à des listes noires.

Il a également fait référence aux arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme protégeant la liberté d'expression dans le contexte de la satire, et a souligné l'incorporation de cette jurisprudence par la Cour constitutionnelle croate. Pour la Cour,"la satire est une forme spécifique d'expression artistique et de commentaire social qui, par sa nature même, cherche à provoquer et à déranger en exagérant et en déformant la réalité. Toute ingérence dans le droit à la liberté d'expression dans ce contexte doit être appréciée avec une prudence particulière".

Bien que je ne comprenne rien au football, et encore moins au football croate, voici les caricatures du procès et leurs descriptions fournies par Caroonist for Peace, qui, même si je pense qu'il manque le contexte des situations et des personnages pour comprendre les détails et les tournures humoristiques, sont utiles pour se faire une idée des intentions des plaisanteries.

Le caricaturiste croate Nik Titanik, poursuivi pour diffamation, gagne son procès

Sur la photo, Krešimir Antolić portant un badge avec la mention " druker " (renégat ou traître) au téléphone avec Zdravko Mamić (directeur exécutif du club de 2013 à 2016, impliqué dans plusieurs scandales) et Zoran Mamić (ancien joueur et entraîneur du club).

Dialogue à gauche : "Oui, papa, je le ferai ! Aye, aye ! Comment ça se passe dans le trou ? La quarantaine ? Je te lèche le cul, passe une bonne journée !". Dialogue à droite : "Bon garçon".

Le caricaturiste croate Nik Titanik, poursuivi pour diffamation, gagne son procès

Légende : "Un coup d'œil au microscope révèle la véritable cause de la mauvaise situation du Dynamo".

Dans les virus : "Maman (en référence au président du club Mirko Barišić), secrétaire, vue de Medjugorje (en référence au départ de Zdravko Mamić vers la Bosnie-Herzégovine après son procès), Dalton (en référence au frère de Zdravko Mamić, Zoran), flic corrompu, lèche-cul, journaliste vendu".

Le caricaturiste croate Nik Titanik, poursuivi pour diffamation, gagne son procès

"Zdravko Mamić est le conseiller du club, mais cette décision a été prise indépendamment par la direction du club. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je dois aller faire une recherche rectale pour trouver un nouveau conseiller".

"Sur l'insigne : "Traître".

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Des cas de dessinateurs qui ont eu des problèmes plus ou moins importants à cause de leurs dessins ou illustrations satiriques. Il y a aussi des histoires d'autres personnes qui, sans être des dessinateurs, ont eu des ennuis pour les avoir partagées.

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