Économie ou santé, une fausse dichotomie
Vignette du 31/10/2020 dans CTXT
Je pense que nous sommes de plus en plus nombreux à ressentir le même sentiment de saturation que lors des pires jours du début de la pandémie, moi y compris. Cesser de lire le bruit des réseaux et atténuer le bombardement d’événements sans contexte qui sont diffusés dans les médias est une fois de plus nécessaire, il n’y a aucun être humain capable de canaliser autant de nouvelles avec un scénario catastrophe.
S’il y a une chose dans laquelle l’extrême droite est experte, c’est de capitaliser sur la colère en créant davantage de colère afin que nous croyions qu’il est naturel d’exiger la vengeance au lieu de la justice. De cette manière, ils étouffent toute protestation légitime à des fins de gain politique.
Faune simpliste
Rendre les personnes déjà en colère encore plus en colère n’a aucun mérite et ne mérite pas d’applaudissements. La fausse dichotomie « santé ou économie », si souvent répétée par l’un ou l’autre, a fini par être recyclée en étendard pour de petits mais nombreux groupes de négationnistes, théoriciens du complot et autres mécatalogues mêlés de fascistes pour revendiquer une liberté prétendument niée. Désormais, les néo-libyens ne rejettent plus la tutelle de « l’État-papa », ils l’exigent.
Les oscillations dans la politique de communication sont une, sinon la seule ou la principale erreur du gouvernement central, et aussi des régions autonomes dans la gestion de la crise sanitaire et sociale générée par la pandémie, mais c’est l’un des points qui contribue le plus à la perte de calme due à la confusion. Le sentiment que les décisions de fermer ou d’interdire ceci ou cela ne sont pas fondées sur des critères scientifiques, ou qu’ils ne savent pas comment les expliquer, en est la preuve.
Un autre reproche légitime est la faiblesse de la réaction lorsqu’il s’agit de se protéger. Le bouclier social et le slogan éculé « nous ne laisserons personne derrière » sont restés de la pure propagande.
Nous sommes obligés d’être critiques à l’égard de la réponse des administrations à une catastrophe mondiale telle que celle-ci sans nous laisser dévorer par des préjugés. Cela ne sert à rien et ne nous mène nulle part. Il est inutile de continuer à crier comme seul argument que « les autres » auraient fait pire, car nous les avons tous à la tête de différents territoires et dans tous, la merde s’accumule. Cela n’enlève rien au fait que des têtes politiques sont réclamées et seront abattues pour gestion néfaste et irresponsable le cas échéant.
La peur et les chiffres
Les scènes de cercueils passant au bout de la rue de n’importe quelle ville, n’importe quel jour à n’importe quelle heure, ne sont pas des licences métaphoriques. Celui qui illustre ce texte s’est produit il y a quelques jours à quelques mètres de ma porte d’entrée. Bien que nous refusions de vouloir voir ou montrer ces images, elles sont quotidiennes depuis de trop nombreux mois. Certains les ont évités, pensant qu’ils ne sont pas nécessaires parce qu’ils sont explicites, tandis que d’autres ont essayé de contrôler leurs peurs de manière rationnelle. Entre les deux, il y a ceux qui ne savent que faire de la petite politique en jetant des morts en pâture.
Bien que les figures, sans toutes leurs intrahistoires et prologues, soient des photographies dépersonnalisées et froides, il est impossible de ne pas être effrayé en regardant des graphiques comme celui-ci d’Andalousie.
Source : Junta de Andalucía, 31 octobre 2020
Source : Junta de Andalucía . Rapport COVID-19 en Andalousie 30 octobre 2020.
Et maintenant, poursuivons la discussion sur le fait de « sauver » la saison de Noël, ainsi que cette saison d’été qui a fait l’objet de tant de « nouvelles » que nous en étions malades d’inquiétude et qui nous a amenés là où nous sommes.
Notre principale vulnérabilité au virus reste le court-termisme et la priorité donnée à la putain d' »économie » de quelques-uns avant toute autre chose.