Erdogan et les libertés

 
Erdogan et les libertés

Erdogan et les libertés. La caricature du dimanche 07/10/16 sur CTXT

Pour Erdogan, les libertés restent lettre morte. Et la liberté de la presse ne fait pas exception. Après avoir écarté de nombreux journaux, fermé des stations de radio et des chaînes de télévision, il poursuit la grande purge au cours de laquelle au moins 130 journalistes ont été arrêtés après la tentative de coup d'État. Quelque 150 médias ont été fermés au cours des trois derniers mois.

Le 31 octobre, 13 journalistes ont été arrêtés lors d'une descente dans le quotidien Cumhuriyet.

Un caricaturiste en prison

Parmi les personnes arrêtées figuraient le rédacteur en chef, plusieurs rédacteurs et le caricaturiste Musa Kart, qui s'est retrouvé en prison.

À l'endroit où la caricature de Musa Kart devait paraître aujourd'hui (07/11/2016), le journal a planté un espace blanc symbolique

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Foto: CRNI

Ce même espace vide est également publié dans sa version numérique.

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Les détenus ont passé 5 jours sans pouvoir communiquer avec un avocat. Les domiciles de certains d'entre eux ont été perquisitionnés, comme celui d'Akin Atalay, membre du comité de rédaction, qui se trouve actuellement à l'étranger.

Neuf d'entre eux ont été placés en détention provisoire.

Musa Kart, interrogé en 2008 et poursuivi en 2014

Le caricaturiste fait partie de ceux qui ont été mis derrière les barreaux. Erdogan lui en voulait déjà. Ce n'était pas la première fois qu'il tentait de l'emprisonner.

Musa Kart a été poursuivi pour cette caricature publiée le 1er février 2014 dans le quotidien Cumhuriyet.

Lecaricaturiste a été condamné à neuf ans et dix mois de prison, et l'affaire a été portée devant la justice le jeudi 23 octobre 2014. Des caricaturistes du monde entier ont une fois de plus désigné Erdogan comme un ennemi des libertés. Musa a été acquitté lors de ce procès.

22 janvier 2008, Musa Kart y Zafer Timuçin ont été interrogés au bureau du procureur de la République de Sisli à Istanbul. Ils risquaient une peine de cinq ans de prison pour "insulte au président de la République", en raison de la publication de deux dessins, également dans le quotidien Cumhuriyet.

"Nous regrettons que les deux dessinateurs aient eu à subir ces procédures judiciaires abusives et nous rappelons que ce n'est pas la première affaire de ce type en Turquie", avait alors déclaré Reporters sans frontières.

La première caricature incriminée, réalisée par Musa Kart, a été publiée dans le quotidien Cumhuriyet le 28 novembre 2007. Elleévoquait l'influence du président Abdullah Gül dans les affaires de son fils de 16 ans, qui faisait du commerce de maïs, et le représent ait comme un épouvantail dans un champ de maïs.

La caricature de Zafer Timuçin, publiée le 29 novembre 2007, représente le président sortant d'une enveloppe, envoyée à un prince arabe en vacances dans la station balnéaire de Bodrum, protégé par des gendarmes payés 5 000 dollars pour faire ce travail. Timuçin met dans la bouche d'Abdullah Gül :

"Votre Excellence, c'est l'argent que les gendarmes vous rendent, et je vous offre la rose pour que les relations entre nos pays ne soient pas gâchées".

Les deux caricaturistes risquaient cinq ans et quatre mois de prison en vertu de l'article 299 du code pénal turc. Cet article, en vigueur depuis le 1er juin 2005, stipule que :

"Toute personne qui insulte le président peut être condamnée à une peine d'un à quatre ans de prison. La peine est augmentée d'un sixième si l'infraction est commise ouvertement, et d'un tiers si elle est commise par l'intermédiaire des médias".

Selon les déclarations faites le 24 janvier 2008 par le secrétariat de la République, "la procédure a été initiée par le ministère de la Justice et il n'y a pas d'obstacle à un procès.

Au cours des deux dernières années, le Premier ministre a déjà traduit Musa Kart et trois autres caricaturistes devant les tribunaux. Les tribunaux turcs lui avaient alors recommandé de :

"d'être généreux avec l'humour".

Cumhuriyet sous les feux de la rampe

En mai 2015, Erdogan avait déjà prévenu le journal qu'il ne plaisantait pas et, avec les services secrets turcs (MIT), avait porté plainte contre le journal suite à la publication d'images suggérant que la Turquie faisait entrer clandestinement en Syrie des armes camouflées dans des boîtes de médicaments.

L'accusation a alors requis la prison à vie aggravée pour "révélation de secrets d'État" à l'encontre de deux journalistes de Cumhuriyet.

Aujourd'hui, ils sont accusés de liens présumés avec le mouvement du religieux Fethullah Gulen, que M. Erdogan accuse d'être à l'origine de la tentative de coup d'État du 15 juillet, et avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ce que le journal nie.

Erdogan dit que pour un proxénète, son proxénète est son proxénète. Il a été très clair :

"Cela ne me dérange pas je me fiche qu'on m'appelle dictateur, ou quoi que ce soit, ça rentre par une oreille et ça sort par l'autre".

Au passage, il accuse l'Europe, en général, d'aider le terrorisme.

Pendant ce temps, suite à l'arrestation des députés kurdes du HDP, nous lisons que Whatsapp, Twitter, Facebook et d'autres réseaux sont bloqués en Turquie et ne fonctionnent qu'avec un VPN.

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