Texte de la caricature : "Puisque je vais rester pauvre, un peu plus de temps libre serait le bienvenu".
Réduction du temps de travail. Dessin humoristique du 06/07/2024 en CTXT
L'accord de réduction du temps de travail entre le PSOE et Sumar, présenté en janvier et qui concernera quelque 12 millions de travailleurs, continue de susciter les réactions attendues de Garamendi et les éternels cris de l'association patronale du tourisme et de la majorité des chefs d'entreprise de l 'hôtellerie et de la restauration.
Bien que les dates exactes de chaque phase ne soient pas encore connues, on estime que les heures de travail à temps plein sans réduction de salaire seront fixées à 38,5 heures à l'automne et à 37,5 heures au 1er janvier 2025.
Les médias néolibéraux, dans un exercice récurrent d'anti-journalisme, lancent depuis un certain temps leurs habituels titres de panique basés uniquement sur des opinions avec des données catastrophiques inventées par des médiums de diverses associations d'entreprises.
Les gens d'Exceltur, dont c'est le métier, écrivent des titres futuristes de plusieurs milliards pour El Economista (qui ne les interroge même pas un peu) avec ce qu'ils estiment qu'ils vont cesser de gagner (et non pas perdre) selon leurs prévisions et souhaits de croissance de leurs bénéfices.
Cette autre prophétie catastrophiste est signée par BBVA Research (une officine de propagande ultra-capitaliste qui introduit de temps en temps des informations dans les médias à bon compte) et Fedea (un autre lobby du même acabit) et El Economista se fait un plaisir de la reprendre à son compte sans en vérifier une seule virgule. Il se passe alors ce qui se passe habituellement avec ce type de titres alarmistes et égoïstes avec de fausses estimations.
Nous savons déjà comment ces gens travaillent, sous le faux prétexte d'une productivité et d'une compétitivité mal comprises et d'une "liberté pour les leurs", ils considèrent toute mesure qui profite au travailleur et/ou améliore sa situation comme une attaque violente contre l'économie (celle de l'employeur).
Vous êtes pauvre
Pour savoir si vous êtes pauvre, vous pouvez faire un test très simple. Demandez-vous combien de temps vous pourriez vivre sans travailler avant de prendre votre retraite. Si vous ne parvenez pas à déterminer combien de temps vous pourriez vivre sans travailler avant de prendre votre retraite, le verdict est tombé. Vous êtes pauvre.
Mais la situation pourrait être encore pire. Le 13e rapport d'EAPN-ES sur l'état de la pauvreté a révélé qu'en 2022, une personne pauvre sur trois (32,9 %) occupait un emploi rémunéré, tandis que parmi les personnes ayant un emploi, le risque de pauvreté s'élevait à 12,5 %.
"De nos jours, le fait d'avoir un emploi ne suffit pas à garantir un revenu suffisant pour vivre décemment. Les augmentations du salaire minimum ou la dernière réforme du travail ont été des outils fondamentaux pour empêcher des milliers de personnes de tomber dans la pauvreté. Mais les chiffres montrent que ce n'est pas suffisant.
Travailler pour être pauvre. C'est ce qu'est devenu le marché du travail, conformément à l'idée sociopathique d'une croissance illimitée obligatoire et inévitable des profits des entreprises au détriment de la dégradation des salaires et des conditions de travail. De profession, pauvre.
Selon le rapport, la moitié des personnes aidées par Caritas en 2023 avaient un emploi.
Tiers, oe, oe, oe, oe
Selon les données d'Eurostat, l'Espagne est le troisième pays de l'Union européenne qui compte le plus grand nombre de personnes vivant dans la pauvreté ou l'exclusion sociale.
En 2023, 94,6 millions de personnes dans l'Union européenne étaient menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale, soit 21,4 % de la population. Ces chiffres d'Eurostat placent l'Espagne au troisième rang des pays où le taux de pauvreté et/ou d'exclusion est le plus élevé, juste derrière la Roumanie et la Bulgarie.