Glovo embauche ses travailleurs. Caricature du 08/12/2024 en CTXT
Traduction de la caricature : "J'ai décidé de sacrifier la "liberté" des coureurs pour tenter de sauver la mienne".
Oscar Pierre, PDG et cofondateur de Glovo avec Sacha Michaud, a déclaré devant le juge que son annonce (un jour avant qu'il ne soit inculpé pour délit contre les travailleurs) qu'il embaucherait ses livreurs en Espagne ne vise pas à protéger l'entreprise, et lui-même, devant le tribunal, mais est une coïncidence. Une chose que personne ne croit.
Selon lui, ce changement, qui implique l'enregistrement de quelque 15 000 chauffeurs-livreurs en tant que salariés, vise à éviter les litiges avec les tribunaux et l'inspection du travail et à maintenir la "paix sociale". Il n'y a pas de quoi. En plus, il veut être remercié pour avoir évité une guerre. Quoi qu'il en soit, il défend toujours la légalité de son ancien modèle de fonctionnement.
La procédure pénale en cours, déclenchée par une plainte du ministère public, accuse Glovo de violer les droits du travail en embauchant de "faux indépendants". Une enquête est en cours pour déterminer si l'entreprise a continué à utiliser ce modèle après qu'il a été déclaré illégal par la Cour suprême en 2020. L'accusation soutient que cette pratique porte atteinte aux droits des travailleurs et les annule, raison pour laquelle Pierre a été convoqué pour une enquête. Il risque d'être condamné pour un délit passible d'une peine pouvant aller jusqu'à six ans de prison.
La procédure pénale est actuellement en phase préliminaire, ce qui signifie que le juge doit encore évaluer si la plainte déposée par l'accusation contre Glovo est suffisamment fondée pour donner lieu à un procès. À ce stade, d'autres personnes doivent encore comparaître devant le juge. Dans des cas similaires, il est courant que des inspecteurs du travail soient convoqués pour détailler les demandes faites à Glovo ces dernières années.
Une belle condamnation serait une bonne chose car elle changerait complètement le scénario de merde créé par ce type d'entreprises, mais il n'est pas non plus probable qu'à un moment ou à un autre de la procédure, il y ait des pourparlers pour parvenir à une sorte de règlement afin d'éviter un procès.
Ces éléments sont très clairs : ils ne veulent pas descendre de l'âne, quelles que soient les manœuvres de diversion qu'ils entreprennent. Pour vous donner une idée de la nature de ces gens, Glovo a quitté la CEOE parce que l'association des employeurs a accepté que les travaillistes établissent par la loi que les chauffeurs-livreurs deviendraient des employés salariés.
Cherchez et lisez les interviews du "chef d'entreprise" de Pierre, dans aucune desquelles il ne donne son bras et assure que ses "cavaliers" sont très heureux et libres. L'entreprise a accumulé un bon nombre de condamnations, 235 millions d'euros d'amendes et une dette de 267 millions d'euros envers la sécurité sociale.
Glovo a déjà été contraint de régulariser des dizaines de milliers de livreurs, qui étaient enregistrés comme employés par l'autorité du travail. Depuis 2014, l'inspection du travail a identifié et officiellement enregistré 40 889 livreurs qui travaillaient comme faux indépendants pour Glovo.
La sécurité sociale réclame maintenant à Glovo 410 578 euros de TVA et d'impôt sur le revenu des personnes physiques.
Sacha Michaud, cofondateur de Glovo, a déclaré dans une interview (2019) à El Mundo ce qui résume parfaitement son énoncé de mission merdique :
Le profil des coureurs est à la recherche de flexibilité et nous devons la leur offrir, en particulier dans un pays où le taux de chômage est le plus élevé d'Europe. Nous pensons que le modèle actuel est le modèle idéal, mais avec des avantages sociaux améliorés pour les cavaliers.
- Pourquoi ne les améliorent-ils pas ?
- Parce que nous avons les mains liées. Si j'accorde plus d'avantages à la flotte, ils en pâtiront car cela sera considéré comme une relation de travail.
Si vous cherchez un résumé plus complet de la question, vous pouvez le trouver dans ce fil de Marina Olmo.