Une caricaturiste turc, poursuivi pour "obscénité", risque de six mois à trois ans de prison

 
Une caricaturiste turc, poursuivi pour "obscénité", risque de six mois à trois ans de prison

Traduction : Pandemic sex... (Un homme renifle une femme par derrière) : "Au moins, je n'ai pas perdu le goût et l'odorat..."

Je reproduis un communiqué de presse de Cartooning for Peace et Cartoonists Right sur la persécution judiciaire que les autorités turques font subir à la dessinatrice Zehra Ömeroğlu (1985)(Linktr) depuis plus de trois ans.

Le procès de la caricaturiste Zehra Ömeroğlu, poursuivie pour "obscénité" pour cette caricature, publiée le 25 novembre 2020 dans le magazine humoristique Leman, vient d'être reporté pour la quatrième fois par le parquet turc depuis le début de la procédure. Son avocat dénonce une violation manifeste de son droit à un procès équitable, garanti par l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme

Le 5 octobre 2022, Zehra Ömeroğlu a comparu pour la première fois devant le tribunal du 2e district d'Istanbul. Depuis, son procès, initialement prévu pour le 17 octobre 2022, n'a cessé d'être reporté.

Lors de la dernière audience, le 9 janvier 2024, un autre report a été enregistré au motif que la Commission des publications obscènes (" Muzır Neşriyat Kurulu "), rattachée au ministère des Services de la famille et de la protection de l'enfance, n'avait pas encore remis son rapport déterminant si le dessin incriminé était ou non obscène.

C'est la troisième fois que ce rapport, sans lequel un procès ne peut être mené à bien, n'est pas remis. Ces retards constituent une forme de harcèlement judiciaire à l'encontre de la dessinatrice.

Si elle est reconnue coupable, Zehra Ömeroğlu risque une peine de prison allant de six mois à trois ans, ainsi qu'une amende. La dimension sexiste de cette procédure pénale doit être soulignée. Son humour est osé, mais le même dessin d'un homme serait difficilement considéré comme "obscène".


Au cours de la même période, Zehra Ömeroğlu a également fait l'objet de menaces répétées. La couverture médiatique de son affaire a été suivie d'une vaste campagne de harcèlement sur les médias sociaux, y compris des menaces de mort, qui s'est intensifiée après la publication d'une autre caricature. Quelle que soit l'issue du procès, un lourd fardeau pèse sur la liberté d'expression de Zehra Ömeroğlu en Turquie, où l'on assiste à une nette détérioration de la liberté d'expression et de la production artistique.


En attendant la prochaine audience prévue le 16 avril 2024, Cartooning for Peace et Cartoonists Rights, qui avaient déjà alerté sur sa situation en novembre 2022, dénoncent le harcèlement incessant que subit la dessinatrice du fait de cette procédure, qui la maintient dans un cycle de souffrance psychologique et d'incertitude.


D'ajournement en ajournement, cette procédure judiciaire inutilement prolongée menace de museler une dessinatrice courageuse qui a la témérité d'être drôle et d'être une femme. Tout au long du mois d'avril, elle fera l'objet de notre vigilance constante".

Ce n'est pas la première fois que le magazine LeMan fait l'objet d'une persécution judiciaire. De tels cas ne sont pas exceptionnels non plus, la liberté artistique et la liberté d'expression en Turquie sont plutôt malmenées.

Dans ces liens, vous trouverez la note en français et en anglais si vous souhaitez la déplacer.

Une caricaturiste turc, poursuivi pour "obscénité", risque de six mois à trois ans de prison

L'humour en difficulté, une collection de cas (III)
Des cas de dessinateurs qui ont eu des problèmes d'une certaine importance à cause de leurs dessins ou illustrations satiriques. Il y a aussi des histoires d'autres personnes qui, sans être des dessinateurs, ont eu des ennuis pour les avoir partagées.


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